Nouveau cessez-le-feu en Libye
Dimanche 20 mars au soir, le colonel Kadhafi a annoncé la mise en place d’un cessez-le-feu, qui est entré en vigueur à 19 heures.
Plus tôt dans la journée, les membres du comité de l’Union Africaine sur la Libye s’étaient rendus à Tripoli après leur réunion de la veille à Nouakchott, la capitale mauritanienne, et avaient demandé au dirigeant libyen de cesser les hostilités. L’UA cherche activement une « solution africaine » à la crise, selon les mots du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui préside le panel, mis en place par l’organisation et constitué par ailleurs des chefs d’Etat sud africain, malien, congolais et ougandais.
L’organisation supra-étatique africaine n’est pas favorable à l’intervention militaire occidentale décidée samedi 19 mars à la suite d’un sommet international organisé à Paris pour réunir des chefs d’Etats européens, américain et arabes autour de la question libyenne. L’idée d’une zone d’exclusion militaire y a été approuvé. Dimanche 20 mars les bombardements ciblés par les avions français ont débuté. Ces frappes aériennes ont été critiquées par beaucoup. Parmi les voix qui se sont élevées contre cette méthode, celle du président de la Ligue arabe, Amr Moussa, pour qui les bombardements s’écartent « du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne ». La Russie et la Chine se sont elles aussi faites entendre sur la question. Moscou, à travers la voix d’Alexandre Loukachevitch, porte-parole de la diplomatie russe, a appelé la coalition à cesser l’usage d’une force militaire qui s’attaquerait aussi à des civils (ce qui n’est officiellement pas le cas). Paris, Washington, Londres et certains gouvernement arabes défendent l’idée de bombardements ciblés par l’idée que seul un anéantissement des forces aériennes et anti-aériennes libyennes pourront garantir la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne.
La question désormais est de savoir si le cessez-le-feu décrété par le colonel Kadhafi sera respecté. Vendredi derner déjà le clan du « Guide » avait annoncé la suspension des hostilités, avant de rompre lui-même le cessez-le-feu. L’idée d’une solution « africaine » doit elle aussi être relativisée, au vu de l’incompétence de l’UA à mettre fin diplomatiquement à la crise ivoirienne.